E comme Economie locale, indissociable du laguiole
Pour la création de ses couteaux en Aubrac, Forge de Laguiole privilégie des collaborations avec des acteurs locaux ancrés dans le territoire. Sans eux, notre manufacture ne pourrait pas fêter ses 30 ans.
L’économie locale est devenue peu à peu une notion clé du développement régional et de croissance des territoires. Les acteurs des approches participatives en donnent une définition qui consiste d’abord à « offrir un lieu d’échange et d’action commun aux entrepreneurs qui partagent ces valeurs et la volonté d’agir ensemble » puis à « renforcer les liens entre habitants et entrepreneurs locaux ». L’économie locale accorde une grande importance aux circuits courts.
Depuis sa création, Forge de Laguiole s’inscrit pleinement dans cette tendance et s’enorgueillit de son 100% français, de l’approvisionnement de ses matières premières jusqu’aux emballages et tenues de chaque collaborateur.
Ainsi, elle privilégie des collaborations avec des acteurs locaux ancrés dans le territoire. C’est Max Capdebarthes, sellier et maroquinier depuis 1987 qui dirige une entreprise artisanale au savoir-faire unique dans le travail et la mise en valeur du cuir au quotidien qui imagine et réalise tous les étuis. L’atelier se situe à Sauveterre de Rouergue (Route de Rodez 12800).
Forge de Laguiole a conçu son duo « moulin à sel et à poivre » en partenariat avec l’entreprise Marlux. Issu de son usine, le mécanisme intégré dans un socle en hêtre est couvert d’un cuir de vache aubrac noir (pour le poivre) ou gris (pour le sel). Le corps de l’objet est en corne de vache de race aubrac. Chaque moulin est unique de par la nature même des cornes.
Pascal Champetier fournit le bois des manches de couteaux laguioles dans le plus grand respect de l’écologie et du biotope.
Enfin, pour son acier, Forge de Laguiole se fournit exclusivement en France auprès des Aciéries de Bonpertuis dont le site se trouve au nord-est du Parc du Vercors. Quant au bois de ses manches, Pascal Champetier à la tête de son exploitation forestière occitane Lumin’essences à Saint-Mathieu de Trévier dans l’Hérault, les sélectionne avec soin et les prépare. Genévrier ou olivier, les pièces de bois sont prélevées dans le plus grand respect de l’écologie et du biotope. Aucune déforestation possible, l’arbre n’est jamais coupé dans son intégralité.
Les couteaux ont leur boutique à LaguioleForge de Laguiole dispose d’une boutique sur site où l’on peut acheter en direct l’ensemble de ses produits et ouvre sa manufacture à la visite. Signée Philippe Stark, l’entreprise est l’un des sujets de fierté du village et de la région, contribuant à nourrir l’activité touristique. |
Des étuis cuir pour laguiole made in Aveyron
Le témoignage de Max Capdebarthes, sellier et maroquinier depuis 1987 et directeur de l’entreprise éponyme
« Entre Forge de Laguiole, la manufacture et nous, c’est une histoire d’attachement personnel et professionnel. Sur un plan personnel, parce que nous partageons les mêmes valeurs, notamment dans notre approche de l’économie locale dont nous pensons qu’elle est fondamentale, parce qu’elle crée de l’emploi, génère de la consommation et permet la création de nouvelles activités, ce qui renforce le développement du territoire. D’un point de vue professionnel, ces longues années d’échanges et de créations nous ont fait grandir. Forge de Laguiole nous a poussé à réfléchir sur de nouveaux produits, à renforcer notre exigence sur la qualité, à réorganiser notre logistique. De plus, nous avons bénéficié de la notoriété de Forge de Laguiole, de son image, sans oublier le chiffre d’affaires.
Max Capdebarthes fabrique les étuis en cuir des couteaux Forge de Laguiole
Pour toutes ces raisons, je pense que notre collaboration fournit une illustration très positive de ce que peut porter en termes de dynamique économique des collaborations menées au plan local. Il semble que cette approche soit une tendance générale et actuelle forte, espérons qu’elle soit durable.»
C’est également Philippe Stark qui imaginera l’un des grands succès de la forge : le pliant avec son manche en aluminium. Coup d’envoi et coup de maître, il résume à lui tout seul, tout ce que signifie le mot design ; une recherche sur les matériaux dans l’objectif d’améliorer la fonctionnalité, une réinterprétation des codes, l’angle à 90° et le manche en jambe de femme qui inscrit cet objet de tradition et de patrimoine, dans la modernité.
Entre ses deux dates, Forge de Laguiole aura collaboré avec tout ce que le design français compte de personnalités marquantes pour des créations à faire date. A cet égard, il convient de rappeler le couteau « multicolore » au manche en Dacryl, à la signature de l’architecte Jean-Michel Wilmotte. L’un des plus beaux succès de Forge de Laguiole qui révolutionnera l’image de la coutellerie Laguiolaise et aujourd’hui, toujours copié.
Intervient l’œil pertinent du directeur artistique de Forge de Laguiole, le designer Christian Ghion. créateur d’un premier couteau pliant pour FORGE DE LAGUIOLE qui rencontre un franc succès puis de quatre lignes de couteaux voient le jour. C.Ghion pour Gérald Passedat ; Design Massif by Christian Ghion ; Ardent ou l’art de séduire selon Fanny Ardant, un pliant en forme de rouge à lèvres, un fourreau d’ébène enchassé dans deux cabochons d’argent. Avec Forge de Laguiole, il voit sa démarche récompensée (pérenniser un territoire et passer de l’héritage à la transmission) en 2014 au travers son couteau pliant « L’Essentiel » couronné par le Janus du Patrimoine et de l’Innovation de l’Institut Français du Design. L’année suivante Forge de Laguiole est une nouvelle fois distinguée par l’Institut Français du Design par le Grand Prix Design de la Réussite. C’est l’ensemble des membres du Jury d’experts, réunis sous la présidence de Claude de Méneval, qui reconnait la démarche d’innovation de Forge de Laguiole au travers d’une réflexion « design » riche, avant-gardiste et pleinement aboutie. Forge de Laguiole a su ancrer dans la modernité, une activité de tradition, la coutellerie, la défense d’un territoire, l’Aubrac, et une marque devenue patrimoniale.
Eric Raffy, bien inspiré par sa passion pour la culture asiatique, imagine un couteau laguiole qui se distingue par un manche léger en corne noire ou en verre acrylique qui fait écho à une lame aiguisée et cambrée. Son couteau pliant a reçu le prix du design d’Atlanta.
Matali Crasset, designer industrielle originaire de Chalons-en-Champagne sait parfaitement marier le beau, l’utile, l’agréable et le confort pour dessiner une pelle à dessert FORGE DE LAGUIOLE destinée au grand pâtissier Pierre Hermé dotée d’une double fonction : elle coupe le gâteau et sert la part.
Catherine & Bruno Lefebvre ont élaboré des produits en cohérence avec un univers poétique et symbolique qui s’articule autour des éléments fondamentaux : l’air, la lumière, la terre et l’eau. Ils dessinent en 2008 le Galbe, modèle de couteau en laguiole pointe de corne ou en fibre de carbone qui a été récompensé par le prix « Janus de l’Industrie ». Autre création, le 
Andrée Putman, d’abord pianiste, devient styliste puis crée sa propre entreprise en 1978, Ecart, spécialisée dans la décoration et la réédition de mobilier des années 1930. 19 ans plus tard elle ouvre le studio Andrée Putman, pour se consacrer à l’architecture intérieure, le design et la scénographie. En 2009 La FORGE DE LAGUIOLE lui propose de créer un couteau pliant, un couteau de table puis un beurrier en bois densifié ou en ébène.
Ora Ito, enfant turbulent du design, possède un parcours insolite qui se retrouve dans ses créations exclusives de couteaux Laguioles : le couteau Furtivo pour FORGE DE LAGUIOLE, tout en force et en noblesse puis Samouraï pour Alain Delon.
Hilton Mc Connico, prodige dans la haute couture puis la direction artistique de plus de 20 films avant de briller en design, dessine pour FORGE DE LAGUIOLE un couteau de table « Virgule » et un couteau pliant »Piment ».
Thomas Bastide, passionné de cristal et de Saab, imagine le couteau laguiole « Dandy », véritable bijou de poche. La touche de raffinement de l’objet se trouve dans les deux cabochons de cristal irisé qui ornent l’extrémité du manche noir et dans la forme de la lame, une courbe subtilement inversée.
Il existe deux principaux types de ciselets : les ciselets clairs, à bouts spécifiques, traçoirs, planoirs, perloirs, bouterolles, godronnoirs et autres bouges dont la tête est adaptée aux motifs souhaités. Les ciselets mats utilisés pour « grainer » le métal de la pièce grâce aux aspérités et au caractère particulier de leur surface.
En vedettes américaine avec l’édition en série limitée du pliant « Tour Eiffel » forgé à l’occasion des 120 ans du monument. La lame Brut de Forge est le prolongement idéal au fer rugueux du manche réalisé par découpe sèche du métal dans sa peinture sans polissage, ni façonnage. Les morceaux d’acier proviennent des cornières récupérées lors de travaux de restauration de la tour Eiffel. Sur le ressort figure le numéro et sur la lame, gravée au diamant, la signature « Tour Eiffel ». Un certificat d’authenticité atteste la provenance de ce modèle exceptionnel.
