Le Corbusier, design gris au musée Soulages
Le musée de Rodez consacre au noir ouvre ses portes au gris béton pour une exposition exceptionnelle sur Charles-Édouard Jeanneret-Gris, mondialement connu sous le nom de Le Corbusier.
A la Forge de Laguiole, nous aimons les designers et les architectes et pour cause, notre bâtiment a été construit par l’un des plus célèbres d’entre eux : Philippe Starck. Nous ne pouvions donc pas laisser passer l’occasion d’évoquer l’extraordinaire exposition organisée par le Musée Soulages de Rodez, consacrée au maître Le Corbusier. Une magnifique idée de tourisme en Aveyron.
On l’accusa de tout, à tort ou à raison, de vouloir mettre les français dans des clapiers, de construire l’invivable, d’avoir pour projet de détruire Paris (Plan Voisin en 1925), d’avoir cultivé des amitiés peu recommandables. Avant toute chose Le Corbusier fut un formidable homme-orchestre, architecte et maître d’œuvre à l’imagination foisonnante et à la pensée rigoureuse. Né en suisse, Charles-Édouard Jeanneret-Gris suit une formation d’horloger avant que sa mauvaise vue ne le pousse à se diriger vers la peinture. Il prend alors des cours de dessin à l’école Charles L’Eplattenier qui le dirige vers l’architecture. Toute sa vie, Le Corbusier conservera un lien avec l’Art et l’habitude de peindre et de dessiner. C’est d’ailleurs à l’occasion de la création de la revue « L’Esprit Nouveau » en 1920 avec le peintre Amédée Ozenfant qu’il prend le nom de l’un de ses ancêtres, Le Corbusier. Mais c’est comme architecte qu’il s’illustre. Début des années vingt, il a déjà construit (« Maison Blanche », « la villa Turque ») et dirige avec son cousin Pierre Jeanneret, architecte et designer, l’atelier qu’ils viennent de monter.
De Le Corbusier à Andrée PutmanNous avons une autre raison de nous réjouir de pouvoir attirer l’attention sur ce bâtisseur de génie. La Villa Turque construite par l’architecte en 1916 a fait l’objet d’une rénovation intérieure confiée à l’une des grandes figures du design contemporain, Andrée Putman avec laquelle nous avons eu l’honneur de collaborer pour l’élaboration d’un couteau de table laguiole. |
Aux prises à des difficultés financières nombreuses, Le Corbusier s’investit dans des travaux d’aménagement intérieurs et de création de mobilier, un domaine qu’il marquera de son empreinte (notamment au travers sa collaboration avec Charlotte Perriand). Les années trente seront marquées par la formalisation de sa réflexion en matière d’urbanisme, les années cinquante par la construction d’édifices religieux pour lesquels il se fera de nouveau fresquiste et sculpteur. C’est ce parcours riche et atypique que retrace l’exposition organisée par le musée Soulages en partenariat avec la Fondation Le Corbusier.
Prenant pour point de départ « L’Atelier de la recherche patiente, un métier », l’ouvrage testamentaire rédigé et composé par Le Corbusier lui-même, l’exposition donne à voir l’étendue du cheminement intellectuel et plastique, de ce créateur majeur du XXème siècle. Le livre fut publié en 1960. Une exposition indispensable pour mieux comprendre l’homme et sa démarche l’architecture, cette fameuse « synthèse des arts » comme il se plaisait à rappeler.
Une exposition réalisée en partenariat avec la Fondation Le Corbusier. Commissariat : Jacques Sbriglio et Aurore Méchain. Jusqu’au 20 mai 2018 : mardi au vendredi : 10h-12h et 14h-18h, Samedi & dimanche : 11h-18h.
Musée Soulages : Jardin du Foirail, avenue Victor Hugo, 12000 Rodez. Contact : 05 65 73 82 60.