Rodez fait aussi son festival à Rodin
Auguste Rodin, incarné par Vincent Lindon, nous ramène de la Croisette en Aveyron et plus précisément au musée Fenaille de Rodez.
Le Festival de Cannes et la présence du film de Jacques Doillon « Rodin » avec Vincent Lindon dans le rôle-titre, est l’occasion de rappeler les liens qui unirent le génial sculpteur à l’Aveyron en la personne de l’une de ses filles, Marie Fenaille. Née Marie Colrat au château de Montrozier près du chef-lieu de l’Aveyron, celle-ci épouse Maurice Fenaille, pionnier de l’industrie pétrolière Française qui rachète et lui offre la demeure en cadeau de mariage. S’étant attaché à la région, Maurice Fenaille fait l’acquisition en 1929 de l’hôtel de Jouéry, situé également à Rodez, aujourd’hui Musée Fenaille. Car l’homme, industriel avisé est aussi un amateur d’art éclairé qui soutient de nombreux artistes et en particulier, Auguste Rodin.
Marie Fenaille, égérie d’Auguste Rodin
C’est en 1885, par l’intermédiaire de l’architecte Emile Bastien-Lesage, qu’il a rencontré l’artiste dont il est devenu au fil du temps, le plus fidèle soutien. Une amitié de trente ans qui trouve son point d’acmé dans cette commande passée en 1898 par le mécène au sculpteur, au sommet de sa gloire. Singulière, piquante ou rêveuse, la jeune Madame Fenaille inspire le créateur qui réalise un ensemble d’études, d’esquisses, de portraits et de bustes remarquables, illustrations des détours sinueux qu’empruntent les voies de la création chez Rodin. Génial, hors-norme, le sculpteur n’hésitait pas à affirmer, comme le rappelle le film, qu’ « avant de penser être un artiste » , son ambition « c’était, d’abord, d’être un bon ouvrier ».
Jusqu’au 31 décembre 2017, le grand public a le plaisir d’admirer au portes de l’Aubrac, au musée Fenaille de Rodez, une sélection de portraits de Madame Fenaille, issue de la collection permanente, enrichie d’un dépôt exceptionnel consenti par le Musée Rodin de six sculptures. L’été est le moment idéal de faire du tourisme en Aveyron en profitant de cette exposition avant de retrouver à la rentrée l’homme et ses œuvres, dans les salles obscures.