Actualités - mercredi, 20 décembre 2017

R comme Ressort, et c’est dans la poche !

Un couteau pliant laguiole digne de ce nom ne serait rien sans la pièce maîtresse : le ressort. Histoire et technique pour l’anniversaire de notre manufacture.

Le ressort se présente comme une pièce métallique située sur le dos du manche entre les plaquettes qui maintient la lame ouverte ou fermée. Dans son célèbre  » Dictionnaire du Mobilier « , Viollet-Le-Duc présente son  » couteau à huître  » à lame large et manche droit, comme le premier couteau à ressort connu (Exposé au Musée de Cluny).

Ressort à cran forcé pour le laguiole

En réalité, le véritable mécanisme appelé ressort apparaît à la fin du XVIIIe siècle. Désormais invité en ville, le bourgeois ou le négociant glisse son couteau dans sa poche. Pour éviter que ce pliant ne s’ouvre de façon incongrue et pour protéger sa lame et son tranchant, il est désormais équipé d’un ressort. Il s’agit d’une pièce métallique qui permet de faire rentrer la lame en la faisant pivoter sur son axe, ce ressort glissant dans une rainure pratiquée à l’intérieur du manche. On les appelle « canifs à coulisse ».

ressort d'un couteau pliant laguiole

Au XIXe apparaît un certain nombre de types de ressorts que distingue le mécanisme de déblocage ou d’arrêt de la lame. Dans le cas du couteau à cran d’arrêt, c’est un système à pompe d’arrêt qui va bloquer ou déclencher la lame. En revanche, le couteau de Laguiole est équipé d’un ressort à cran forcé. Sur le talon de la lame, le tenon (partie incurvée) s’arrête sur une épaisseur du ressort. La lame ne peut se refermer qu’en repoussant ce dernier vers l’arrière. Gage de sécurité, le mécanisme ralentit la fermeture comme l’ouverture ; la lame, pour la déployer, son propriétaire doit la sortir par l’encoche.

Couteau à berge et à grimace

D’autres types de couteaux à ressort existent parmi lesquels on mentionnera : le couteau à la berge qui désigne un couteau à deux lames, pivotant en compas sur le même talon, l’ouverture se faisant indépendamment, ou les multiples pliants à secret appelés également « Couteau à Grimaces ». L’expression date du XVIIIe siècle, elle est censée évoquer, selon certains, le visage des Maîtres Couteliers membres du jury des concours de corporation lorsqu’ils ne parvenaient pas à comprendre le mécanisme d’ouverture et de fermeture d’un pliant. La coutellerie est aussi affaire de sagacité, l’autre nom du savoir-faire.

L’explication est empruntée à Jean-Luc Seigneur, gagnant du 6ème concours organisé par l’ENSTA ParisTech dans la catégorie Grand Public.

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